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La dernière fois avant la prochaine {Chapitre 29}

Publié le par danouch

 

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En chanson je vous met une BO de massive attack  du film "Danny the dog" si vous ne l'avez pas encore vu, je vous le conseille vivement ! Vous pouvez trouver directement en Accueil la chanson sur le blog. Je vous met le lien aussi pour vous puissez l'écouter en entier si vous n'avez pas Deezer. 

Sam - Massive Attack

 

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                Il dort sur le canapé. Depuis deux ans qu’ils vivent à Paris, jamais il ne l’avait vu dormir sur le canapé. Assis à même la table basse du salon Milan essaie de comprendre l’homme qui reste paisiblement endormi en face de lui, une tasse fumante dans les mains et ses pensées commencent à se perdre dans ses souvenirs. Les beaux souvenirs.

                Il se souvient de leur arrivé dans la ville de Lumière, il se souvient comme ils sont tombés amoureux de ce petit appartement alors qu’ils venaient tout juste d’arriver. Il se souvient des sourires timides de Kendrian qui passait plusieurs heures à regarder par la fenêtre, heureux. Les débuts étaient durs, Milan travaillait son concours pour être professeur et ils n’avaient pas vraiment de temps à eux mais ils s’en fichaient car même sans ça, Milan pouvait sentir les regards insistants contre son dos, des regards plein d’amour et de tendresse. Leurs rares moments d’inimité semblaient presque trop beaux pour être vrai.

                Kendrian avait finit par trouver un petit boulot à son tour et tout comme Milan, ses journées étaient chargées et leur temps ensemble encore diminué. Malgré tout, ils y arrivaient, ils s’en accommodaient jusqu’à il y a quelques mois…Stan avait tout gâché.

                Un soir, après son service au bar d’Amarante, arrivé dans l’appartement, alors qu’il semblait calme en apparence, Kendrian a explosé. Fou de rage, il s’est mis à tout casser, à tout renverser déversant sa haine en frappant les meubles, en brisant les tableaux, jetant les chaises à travers la pièce. Milan était effaré, incapable de dire le moindre mot fasse à la folie terrifiante de Kendrian. C’était le choc. Tout valdinguait autour de lui et il était incapable de bouger.

                Son cadet a finit par se calmer après s’être brisé deux doigts contre la bibliothèque. Après un juron tonitruant il s’est laissé tomber par terre, fulminant contre les dieux, les saints et cet « enfoiré » dont Milan ne connaissait pas le nom. Ca aurait pu être n’importe qui, mais jamais il n’aurait pensé que c’était Stan.

                Après la tempête il s’est décidé à s’approcher, naturellement. Il s’est accroupi devant lui, attendant patiemment que son amant daigne relever la tête. Kendrian l’avait bien entendu s’approcher, il savait qu’il était juste en face de lui, mais honteux devant sa réaction il n’osait pas le regarder. Jamais ses crises de nerfs n’avaient été aussi violentes, jamais il n’avait autant déversé sa rage. Jamais il n’avait eu aussi mal.

                Stan avait tout gâché. Tous ses mois de bonheur venaient de se briser en morceaux comme tous les cadres sur le sol. Milan le ne savait peut être pas à l’époque, il ne s’en rendait pas compte mais maintenant il est sûr. Cette soirée avait marqué le début de la chute.

                Kendrian est devenu distant par la suite, de plus en plus distant. Il a bien failli le perdre alors qu’il se perdait dans son mutisme insupportable. Il ne voulait plus entendre parler de Stan, ne voulait plus rien entendre du tout d’ailleurs car à chaque fois que Milan tentait de s’approcher, Kendrian se terrait automatiquement dans le silence ou ne faisait que dire des choses insignifiantes. Tel un robot, aussi inintéressant qu’une machine. C’était alors au tour de Milan de devenir furieux ! Pendant un repas il a tout jeté par terre face au morne Kendrian qu’il devait affronter tous les jours. Il a hurlé. Il se souvient d’avoir hurlé et d’avoir déversé sa propre rage avant de s’enfuir de l’appartement. Trois heures plus tard, Kendrian était en pleure et ils ont discuté comme ils n’ont jamais discuté.

                Il croyait que c’était reparti. Stan n’était pas aussi fort que ça finalement, pas aussi fort que ce qui le unit en tout cas. C’est ce qu’il croyait, réellement.

 

                Même si Kendrian s’accroche, même s’il ne manque jamais de lui témoigner à quel point il a besoin de Milan, à quel point il est l’homme de sa vie, Milan a l’intime conviction d’être le perdant. Il ne sait pas vraiment pourquoi mais il a toujours senti le goût de la défaite depuis ce fameux soir de folie. Il ne sait même plus s’il était en combat, en tout cas ce qu’il sait c’est qu’il a perdu et depuis longtemps.

                Kendrian a dormi sur le canapé. Pour la première fois. Comme s’il avait eu le sentiment de ne pas être à sa place à ses côtés. De ne plus l’être.

                Milan prend une autre gorgée de son café alors que les paupières lisses du plus jeune s’agitent, sa peau claire et douce se crispe. Il est tellement beau, ne peut s’empêcher de penser Milan.

                L’odeur du café a bien finit par réveiller le dormeur qui met quelques secondes avant de comprendre où il est. Il frotte son visage à plusieurs reprises, regarde l’horloge murale puis croise enfin les yeux profonds de son amant.

 

-          Milan ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais pas être en cours ?

-          J’ai pas cours aujourd’hui.

-          Le lundi ? Depuis quand ?

-          Depuis deux ans.

 

Kendrian se raidit. C’était quoi ? C’était quoi ce bruit de fissure ? Milan se lève et se dirige vers la cuisine.

 

-          Bien le bonjour à vous ! S’exclame Eileen en arrivant du couloir. Tiens, t’as dormi sur le canap’ Kendri ?

 

Kendrian ne répond pas, il n’arrive pas à quitter des yeux Milan qui lave tranquillement sa tasse avant de prendre le chemin de la salle de bain. Eileen remarque aussi tôt ce silence lourd et pesant. Le regard apeuré de Kendrian l’inquiète d’autant plus que Milan passe à côté d’elle sans un mot.

 

-          Qu’est-ce qu’il se passe ? Elle demande alors que Milan vient de fermer la porte de la salle de bain

-          Je…, commence Kendrian mais il ne sait pas quoi dire.

 

Il ne sait pas quoi dire. Il ressent la douleur de Milan, elle le transperce et continue de l’étrangler mais il n’arrive pas à l’expliquer. Il a fait quelque chose, il a l’impression de le savoir mais ça ne vient pas, il ne peut l’exprimer.

 

-          C’est ma faute…il dit doucement.

 

C’est la seule chose dont il est sûr. Milan souffre par sa faute. Eileen arque un sourcil et jette un regard en direction du couloir. En effet, Milan avait vraiment l’air déprimé et c’est peut être même la première fois qu’elle le voit aussi mal. Mais que s’est-il passé ? Ils semblaient pourtant si heureux. Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire ?

 

-          Et pourquoi t’as dormi sur le canapé, toi ? Dit-elle presque accusatrice.

-          Quoi ? Je suis rentré tard hier et…J’étais un peu en colère alors je me suis posé sur le canapé et je me suis endormi sans m’en rendre compte.

-          Sans t’en rendre compte ?

 

Eileen ne devrait pas le questionner autant, elle voit bien que Kendrian est perdu et qu’il culpabilise sans savoir pourquoi. Après un silence trop long, elle décide d’aller s’habiller laissant quelques secondes Kendrian seul avec ses pensées.

Accoudé au canapé, observant d’un œil distrait la lumière du jour qui éclaire la pièce par le biais de la grande fenêtre du salon, il réfléchit. Il essaie de comprendre, de saisir la réalité qui lui a échappé jusqu’à maintenant. A son tour il se souvient de leur première grosse dispute, il se souvient de la crise de colère de Milan après qu’il soit resté muet pendant plus de deux semaines. Il se souvient qu’à cette époque déjà il avait entendu le même bruit de fissure…

                La sonnerie de son téléphone portable le sort de sa rêverie. En regardant l’écran ses yeux s’écarquillent devant son interlocuteur. Il décroche un peu hésitant.

 

Hugo ?

 

-          Allo ?

-          Comment vas-tu Kendrian ?

-          Coralie ? Pourquoi est-ce que tu m’appelles avec le téléphone d’Hugo ?

-          Il faut que je te dise quelque chose…

Sa voix est faible, ne peut s’empêcher de penser Kendrian.

-          Qu’est-ce qu’il se passe ?

-          Hugo a eu quelques soucis…

-          Comment ça ?

-          Après que Stan soit parti, il s’est isolé…On pas vraiment chercher à le contacter parce qu’on pensait qu’il voulait être seul et puis, inquiète Danouch est a quand même décidé d’aller le voir et…

 

Coralie s’arrête brusquement, sa voix se brise malgré elle et des sanglots parviennent jusqu’aux oreilles de Kendrian qui sent sa gorge se serrer.

-          Je suis désolé Kendri…, sanglote Coralie. On a rien vu venir…

-          Tu me fais peur Coralie, dis moi ce qu’il se passe !

-          Il est à l’hôpital, Danouch l’a retrouvé étendu par terre chez lui…Le médecin nous a dit qu’il avait surement fait une tentative de suicide…

-          Tentative de suicide ? Quoi ? Hugo ?

-          Il avait bu et il avait prit des médicaments pour pouvoir dormir, on l’a retrouvé à temps mais…, elle explose à nouveau. Je m’en veux tellement Kendri ! Tu dois prévenir Stan…Hugo va très mal Kendri ! Il va vraiment mal et j’ai peur !

-          Calmes toi. Je…J’arrive, d’accord ?

-          D’accord.

 

Kendrian raccroche, le cœur battant. Il tourne sur lui-même puis se précipite dans sa chambre et prépare quelques habits à emporter dans un sac. Milan est enfin sorti de la salle de bain et manque de s’évanouir en le voyant plier bagage.

 

-          Où est-ce que tu vas ? Il souffle.

-          Dans notre ville natale. Il faut qu’on parte.

-          Qu’on parte ?

-          Hugo est à l’hôpital. Il a tenté de se suicider.

-          Pardon ?

-          Les filles viennent de m’appeler.

-          Et tu comptes y aller comme ça, sans prévenir ton patron ?

-          Je l’appellerai en chemin.

-          Et moi ?

 

Kendrian s’arrête, ses yeux gris se plantent dans le marron de ceux de Milan. Il avait prononcé sa question avec tant de désespoir qu’elle a blessé Kendrian.

-          Viens avec moi.

-          J’ai cours Kendrian…

-          C’est aussi ton ami.

-          J’ai quitté cette ville, cette vie…

-          Milan ! S’écrie son amant. Je te parle d’Hugo ! Il a essayé de mourir ! Et toi, tu t’inquiète juste pour ton boulot ?

-          Oui je m’inquiète ! Il s’écrie à son tour. C’est tout ce qu’il me reste ! Mon boulot !

 

Ca y est. Le mal est fait. Le mal est dit. Ce n’est plus une supposition. Le reproche est là. Quelque chose c’est cassé entre eux mais aucun ne veut réellement l’admettre, ils ne font que se regarder en chien de faïence espérant remonter le temps, espérant comprendre.

Ils s’aiment pourtant ! Nom de Dieu qu’ils s’aiment ! Ils n’ont jamais cessé de s’aimer mais ils se sont tellement éloignés que des rancunes se sont crées. Des non-dits qui ont pourri cette relation qu’ils ont tant de mal à construire, à commencer.

Kendrian ferme son sac. Il passe à côté de celui qu’il aime sans lever les yeux vers lui et quitte l’appartement sans un mot de plus, gardant sa colère et sa douleur pour lui.

Enfermée dans sa chambre, adossée à la porte Eileen aura tout entendu, elle aura tout ressenti et libérera une larme pour ce couple qui s’effondre sous ses yeux sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour les empêcher.

 

-          Qu’est-ce que tu vas faire maintenant Milan ? Lui demande sa sœur en observant le dos courbé de son frère.

 

Toujours debout au milieu de sa chambre, il ne répond pas. Les poings fermés de haine contre lui-même, frustré et tellement triste. Milan serre les dents laissant échapper une larme. 

 

***

 

                Devant la porte de la chambre, à l’hôpital, Kendrian ne sait pas comment se comporter. Des sentiments contradictoires le gagnent. Tout au long du voyage il a réfléchit à la bonne attitude à avoir car il se connait, jamais il n’arrivera à s’apitoyer sur le sort d’Hugo et en même temps il n’est pas assez proche de lui pour l’engueuler. Car oui, Kendrian voit la tentative de suicide comme un signe de lâcheté et peu importe les circonstances, ce n’est jamais une solution. En même temps, c’est aussi un signe de profonde détresse et ça, il ne peut pas le nier. Le genre de détresse qui a emporté sa mère…

                Depuis son suicide, ses principes et sa fierté ont été ébranlés, il y a deux ans de cela, la tentative d’Hugo l’aurait mis en colère mais maintenant, il est effrayé. Le même genre de détresse a grandit à l’intérieur du cœur d’Hugo et le même genre de solitude est venu le détruire. C’est comme remonter le temps, comme avoir une seconde chance…

 

                En rentrant dans la chambre silencieuse Kendrian sent comme un brusque poids s’écraser sur ses épaules. Assit à son chevet, Danouch lit un manga sans se soucier d’Hugo qui ne fait que regarder un point invisible sur sa gauche.

                Kendrian se souvient du malaise qui l’a gagné la première fois qu’il a croisé le regard vide de son ami, son sourire était si étrange, si imparfait ! Il ne pouvait pas s’empêcher de détourner les yeux à chaque fois. C’est en parti à cause de ce malaise qu’il n’a jamais vraiment cherché à se rapprocher de lui car déjà à l’époque il avait peur de découvrir que la détresse - qui l’a poussé à bout aujourd’hui - était déjà là.

                En voyant Kendrian immobile sur le seuil de la porte, Hugo relève la tête. Ses yeux s’animent mais restent dangereusement douloureux à regarder. Malgré tout, Kendrian ne se détourne pas et peu à peu la tristesse assombrit son visage. Une douleur inconnue jusque là, remonte le long de sa gorge et l’étouffe, il ne peut empêcher une vague de larmes venir lui brûler les yeux. Pourquoi est-ce qu’il a autant mal ? Il a l’impression de ressentir sa souffrance, de voir pour la première fois le vrai visage de son ami. Il a l’impression de le comprendre, plus que quiconque, il a l’impression qu’Hugo le comprend également. Sans jamais vraiment avoir partagé, sans jamais vraiment s’être lié, ils étaient en fait si semblables.

                Face à la douleur de plus en plus visible de Kendrian, Hugo n’arrive pas non plus à retenir la sienne. Le plus jeune s’approche enfin, les dents serrés, le visage baissé et s’assoit auprès de lui sans dire un mot. Lentement, Hugo vient chercher sa main et la serre si fortement que Kendrian ne peut retenir un hoquet laissant couler malgré lui quelques larmes. Il les essuie rageusement sans lâcher sa main. Il aimerait parler, dire quelque chose mais rien ne lui vient à l’esprit. Il y aurait bien des questions mais rien que de les prononcer dans sa tête, elles lui semblent toutes si ridicules. Il connait déjà toutes les réponses.

                Sans un bruit, Danouch sort de la chambre croisant à peine le regard de Kendrian. Une petite lueur complice traverse ses yeux marron avant de disparaître. Elle ne reviendra pas de toute l’heure et les deux garçons ne se seront toujours pas adressés la parole, ni lâcher la main.

                C’est finalement Hugo qui décidera de faire le premier pas…

 

-          C’était pas vraiment une tentative de suicide…

Kendrian lève immédiatement les yeux sur lui.

-          Ca fait des mois que je ne dors plus alors le médecin m’a prescrit des somnifères et c’est vrai aussi que je buvais plus que d’habitude mais pas tous les jours et j’avais jamais pris les deux en même temps jusqu’à maintenant…Je suis pas idiot, je connais les conséquences du mélange de médicament et de l’alcool…

Hugo ne daigne toujours pas regarder le plus jeune.

-          Seulement ce soir là, j’avais tellement bu que j’y ai pas pensé…Je les ai pris instinctivement…C’est seulement après que je me suis rendu compte de mon erreur.

 

Aussi étrange que cela puisse paraître, Kendrian ne le croit pas. A vrai dire, Hugo dit surement la vérité mais il ne le croit pas quand il dit que ce n’est pas une tentative et Hugo s’en rend bien compte. Ce dernier soupire devant le regard imperturbable de Kendrian.

 

-          Mais j’ai dis que ce n’était pas tout à fait une tentative de suicide c’est qu’au fond il y avait un peu de ça quand même…, continue Hugo. C’était une erreur mais je n’ai rien fait pour la réparer…Quand j’ai compris que j’allais peut être mourir, je me suis senti soulagé…

 

Sans une once de peine, sans une aucune intonation particulière dans la voix. Kendrian en aurait presque la chair de poule. Ce regard qui l’a si longtemps déstabilisé est devenue si sombre, si vide qu’il ne peut s’empêcher d’être horrifié. Penser que la mort est préférable à la vie c’est le début de la  fin…Hugo a perdu sa force de vivre. Hugo a abandonné le combat.

 

-          Ca parait facile à dire…Impensable, pas vrai ? Moi-même j’ai du mal à me croire…J’ai vraiment été surpris de ressentir ce soulagement c’est alors que je me suis rendu compte que j’avais abandonné depuis longtemps…Peut être même avant que Stan ne parte…Mais abandonner c’est une chose, s’en rendre compte s’en est une autre.

-          Ma mère s’est suicidée il y a deux ans.

 

La voix de Kendrian a résonné dans la pièce comme venue d’un autre monde. Hugo croise enfin ses yeux gris et c’est de la colère qu’il voit. Stan lui avait parlé de la mort de la mère de Kendrian mais il ne s’était jamais éternisé dessus et puis Hugo ne voulait pas vraiment savoir non plus. Après tout, c’était la peine de Kendrian. Ce ne le regardait pas.

En fait, c’est la première qu’il en parle avec lui, c’est la première fois qu’il voit cet étrange regard dans les yeux de Kendrian entre colère et douleur.

 

-          Elle était alcoolique. Depuis des années. Mon père s’est barré quand j’avais sept ou huit ans et il m’a laissé avec elle. J’ai toujours été très dur avec elle et elle n’a jamais fait aucun effort pour arrêter. En fait, elle avait, elle aussi, abandonné depuis longtemps…Elle s’est tuée après que j’ai déménagé avec Eileen. Elle s’est pendue. Je crois que mon départ n’a fait que lui donner le coup de grâce. Depuis le départ de mon père elle devait y penser mais mon départ n’a fait que lui donner le courage d’aller jusqu’au bout. Je ne culpabilise pas vraiment…Au départ peut être un peu parce que je ne réalisais pas son geste mais aujourd’hui je crois que je comprends un peu mieux. En fait, c’est juste qu’elle avait décidé depuis longtemps qu’elle devait mourir et que rien ne pouvait l’en empêcher. Ma mère était faible et lâche…

-          Kendrian…

-          Ce n’est pas une insulte. C’est un fait. Elle était faible et elle a cédé…Mais tu vois maintenant elle est morte. C’est terminé et je mentirai si je disais que je n’en suis pas un peu soulagé. C’est peut être horrible de penser ça mais je l’assume. Avec elle, ma vie était un enfer. Mais elle est morte…Juste morte. C’est tellement frustrant ! Je ne peux plus rien faire. Il n’y a rien à comprendre, il n’y a rien à expliquer, rien à chercher. Une fois qu’on est mort, on est mort. Il n’y a plus rien à perdre, plus rien à gagner. Ce que je veux dire Hugo c’est que si tu meurs, tes états d’âmes, on s’en fichera…Pourquoi, comment, ça va nous perturber au début puis on oubliera. La Terre continue de tourner. La vie.

-          Tu crois que je désire mourir parce que je veux qu’on me regrette ? Se vexe Hugo.

-          Je crois que tu imagines un sentiment de soulagement mais ce sentiment n’existe pas dans la mort. Si tu veux ressentir à nouveau un bien être, tu dois être en vie. Tu n’as pas ressenti du soulagement parce que tu allais mourir, c’est impossible…Tu as ressenti du soulagement parce que tu as eu l’impression que tes problèmes étaient dérisoires. C’est ça qui t’as fait du bien…Comparer à la mort, tout est dérisoire.

 

Hugo ne trouve rien à redire, silencieux il en perd ses mots et ses certitudes. Plus étonnant encore, Kendrian ne lui a jamais semblé aussi mature et en même temps aussi malheureux. 

 

 

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HELLO ! 

Ca fait un petit moment que j'ai plus trop donner de nouvelles, j'en oublie parfois que certains n'ont pas nécessairement mon facebook :p

 

C'est un chapitre que j'ai écris à la suite de ma perte momentanée de mes données en prêtant mon ordi portable à ma meilleure amie. Ouais, c'est compliqué mais pas tant que ça en fait...

Disons qu'en transvasant les données sur ma clé USB (je sais pas comment je me suis débrouillée) j'ai effacé une bonne partie des fictions. J'ai réussi à retrouver une vieille sauvegarde sur ma clé qui contenait notamment "La dernière..." mais sans mon avance donc...J'ai dû réécrire ce chapitre. En l'écrivant j'ai carrément décidé de le changer. A l'origine c'était pas ça du tout, Hugo ne revenait pas tout de suite dans l'histoire mais finalement j'ai trouvé que le moment était opportun :D

 

Sinon, dans ma vie tout va bien, je suis en révision pour mes examens mais vous voyez, je prends le temps de publier pour vous :)

Donnez vos avis ! N'hésitez pas.

 

 

Commenter cet article

I
Je refais une apparition! Très jolie musique qui va très bien avec ce chapitre. Période difficile pour moi en ce moment, parfois la peine des autres (pardon Hugo...) étouffe un peu la nôtre et ça<br /> fait du bien^_^ La rupture Milan-Kendrian... ce petit bruit de fissure comme tu dis si bien... Parfois on ne l'entend plus, parfois il se répare, et d'autres fois, plus souvent, elle éclate...<br /> C'est un éclat très bref, mais quand on l'entend pendant quelques secondes la terre s'arrête de tourner, quelle que soit la nature de la relation... Alala ce chapitre me met le bourdon finalement^^<br /> Bisous, bon courage si tu as encore des révisions... Les miennes aussi s'annoncent rudes, be brave^_^
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D
<br /> <br /> Comme je te comprends, je suis vraiment fatiguée en ce moment à cause de ces révisions et j'en ai pas encore finit avec tout ça ! xD<br /> <br /> Et le pire c'est que même si je m'efforce de prendre des pauses, je me sens quand même fatiguer. La fatigue de l'esprit est plus désagréable que celle du corps...<br /> <br /> Merci d'être passé entre tes propres révisions, j'espère que tout va bien se passer pour toi =)<br /> <br /> Pour ce qui est de la "fracture" entre Milan et Kendrian, je crois que les choses se sont abîmées d'elles mêmes, je ne sais pas s'ils se sont vraiment rendu compte que c'était aussi grave...Je ne<br /> sais pas moi même si c'est grave. Je le verrai bien en écrivant la suite =)<br /> <br /> A bientôt et courage !<br /> <br /> Nous vaincrons ! :D <br /> <br /> <br /> <br />