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Le Chasseur {Chapitre 31}

Publié le par danouch

 

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-     Edeeeeeen ! A résonné, par un froid un matin d’hiver, la douce voix de Sevan.

Gaël, qui passait par là, stoppa son élan pour fuir l’incarnation divine de la colère.

-     Gaël ! Il est où, ton abruti de frère ?! Explose Sevan.

-     Heu… Je sais pas…

-     Comment ça, tu sais pas ?! Rugit Sevan. Cette piaule fait trois mètres carrés et tu sais pas ?!

-     Bah, et toi, alors ?

-     C’est bien pour ça que je le cherche !! Tonne-t-il en disparaissant dans la cuisine.

 

Eve débarque à son tour en entendant le vacarme et adresse une question muette à son benjamin. Gaël lève les bras pour clamer son innocence en prenant garde de n’émettre aucun son pour ne pas attirer à nouveau l’attention du diable. Ledit personnage ressort de la cuisine pour passer en coup de vent dans le salon. Gaël avance la tête dans la cuisine mais rien n’est cassé. Tout était à sa place et c’était presque aussi effrayant.

 

-     Et beh ! Il en aura mis, du temps, à se rendre compte, qu’Eden n’est pas le mec parfait.

-     Ouais, mais là, on a l’impression qu’il a fait exploser une bombe nucléaire.

-     Edeeeeeeeen !!!!

 

Eden apparut soudainement devant sa fratrie en faisant mine de ramper sur le sol.

-     Vous ne m’avez pas vu…

-     Qu’est-ce que t’as fait ?

-     Rien.

-     Rien ? Répète Eve.

-     Justement… Devine Gaël.

 

Jack arrive à ce moment-là et Sevan tombe sur lui au moment de pénétrer dans l’entrée. Son cri se meurt dans la gorge et il salue raidement le militaire avant de retourner penaud, dans la chambre. Le père interroge ses enfants du regard qui lui offrent la même interrogation. En tout cas, le diable a été vite maté.

 

Sevan se jette sur le lit. Il avise la télécommande et allume la télévision. Il ne fait que ça de ses journées en ce moment.

 

-     Alors ? Insista Eve.

-     J’ai dû le chatouiller un petit peu.

-     Un petit peu ? Pour le mettre dans cet état ?

-     Quoi ? Je ne suis pas un monstre non plus… Bon, je l’ai un peu chauffé et je me suis enfui au moment où il allait aux toilettes. Je vais pas vous raconter nos galipettes, non plus.

-     Non, on vous entend assez la nuit.

-     Genre, on est aussi silencieux que des grillons.

-     Ah, ah ! Très drôle.

-     Et donc ? Comment tu vas t’en sortir ?

-     Là, ben, vu comment il est énervé, je vais attendre que sa colère redescende… Espéra Eden dans un grand sourire.

-     Donc tu préfères l’énerver encore plus en ne te montrant pas ?

-     Je tiens à la vie. 

-     Parfois, prudence est mère de sûreté, approuve Jack.

-     L’appel du ventre est plus fort que l’instinct de survie, philosopha Gaël.

 

Un peu plus tard, Eden apparaît comme par magie dans la chambre en s’apercevant que Sevan s’est endormi. Coup de chance, il peut approcher l’ennemi en position de faiblesse. A moins que ce ne soit une ruse en passant pour endormi. Eden avance à pas de loup, en posant à peine la pointe des pieds sur la moquette mais il peut entendre la respiration régulière de son amant.

Quand est-ce qu’ils pourront enfin mener une vie normale ? Probablement une fois que cette histoire sera terminée.

 

Il se surprend à penser que cette histoire présente tout de même un aspect positif. Sans cela, il n’aurait jamais pu rencontrer Sevan, l’homme qui fait aujourd’hui frémir son cœur. Un sentiment qu’il ne pensait plus connaître et sur lequel il avait fait une croix. Un sentiment qu’il lui faut conjuguer avec le doute. Une fois dehors, leur histoire pourra-t-elle être normale ? Ils se sont rapprochés avec des meurtres et de la violence. Il n’y a rien de très sain dans tout ça, rien d’équilibré. Eden ne pourra pas oublier que Sevan vivait une relation stable et heureuse avec un homme qui est décédé. Parce qu’il sait que Sevan lui-même ne pourra jamais l’oublier.

-     Alors on déprime ?

Eden fait un bond d’un mètre. Plongé dans ses réflexions, il n’avait entendu personne arriver. Il se tourne pour faire face à sa mère.

-     Et bah dis donc ! Profonde, la déprime !

-     Ne me refais plus jamais une peur pareille.

-     Je venais seulement te demander si tu voulais des crêpes.

-     Ah.

Eden observe un silence qui lui paraît incroyablement long pendant lequel il a l’impression de se dévoiler plus que s’il n’avait rien dit.

-     Maman… tu as eu un premier amour ?

-     Tiens, je doutais de ne jamais avoir ce genre de conversation avec mes enfants.

-     Bah… Je me vois pas demander ça aux autres et même à toi, c’est déjà trop.

-     Ce sentiment, je l’ai découvert avec ton père. Jack, en revanche, a eu le cœur brisé une fois.

-     Ah bon ? Papa ?

-     Une histoire classique. Une fille super canon débarque dans le lycée à la nouvelle année. Ils finissent par sortir jusqu’à ce qu’il découvre qu’elle le trompait depuis plusieurs semaines avec un autre.

-     Et toi, tu es arrivée après alors ?

-     J’ai toujours eu des vues sur ton père. Nous nous connaissions depuis longtemps. Disons que je me suis rapproché de lui à ce moment-là.

-     T’en as profité ?

-     J’en ai profité pour le consoler et le réconforter, je me suis servie de ce que j’ai toujours su faire : parler et être là.

-     Tu parlais comme une pipelette, je suis sûr.

-     Au début, oui ! Rigole Jill. C’était pour combler ce silence et ça lui évitait de penser. Il a fini par s’habituer. Il a fini par se rendre compte que ma présence devenait importante, même s’il n’y a rien eu d’extraordinaire ou de passionnel entre nous.

-     Envahissante, tu veux dire.

-     Veux-tu te taire ?! Laisse-moi me remémorer mes souvenirs de jeunesse.

-     Misère…

-     Seuls sur le sable chaud, face à une mer turquoise de 30 degrés…

-     Dans le Nord-Pas-de-Calais ? 

-     T’es vraiment pas romantique ! Lui reproche-t-elle.

-     Maman, ce que je veux dire… Okay, tu t’es rapprochée de papa dans un moment difficile pour lui. Pour autant, ce n’est pas toi qui as provoqué les choses. Tu étais juste là au bon moment.

-     Que veux-tu dire ? Ce n’est pas toi qui as provoqué les choses avec Sevan. Il est arrivé chez nous pour assurer sa protection.

-     Mais du coup, il s’est retrouvé seul, sans Cédric, et moi, je lui ai sauté dessus alors que son couple était fragilisé. Aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de penser que je suis coupable. Quelque part, j’ai voulu la mort de Cédric, même inconsciemment, c’est obligé. Pour récupérer Sevan.

-     Idiot… Le sermonna l’intéressé.

Mère et fils relèvent la tête ensemble, surpris par cette intervention. La mère saisit l’occasion pour s’enfuir, ne souhaitant pas assister à la confrontation. En réalité, son instinct de mère meurt d’envie de savoir ce que vont se dire les deux garçons mais elle a suffisamment de tact pour les laisser seuls.

 

Eden est mortifié. Il a non seulement révélé ses doutes à sa mère, ce qui n’est absolument pas naturel pour lui, mais en plus, il a oublié toute prudence en parlant à côté de Sevan, qui pouvait se réveiller à tout moment. Il n’y a rien de pire que de dévoiler sa faiblesse au sujet qui en est la cause.

Et puis quoi ? Eden sait au fond de lui-même que Sevan ne le rejettera pas. Ce n’est pas Sevan qu’il remet en cause mais lui-même. Sans comprendre tellement pourquoi. 

 

Sevan se redresse sur le lit pour amener Eden à ses côtés. Il est fatigué car il a du mal à dormir. Les événements se bousculent dans sa tête sans qu’il ne parvienne à les ignorer. L’arme est encore lourde dans sa main et le canon est brûlant dans un acier trempé.

Il serre son amant dans ses bras.

-     C’est donc ça qui te tracasse depuis des jours ?

-     Comment ça ?

-     Tu croyais que je ne m’apercevais de rien ? Je ferais un bien piètre compagnon si tel était le cas.

-     Arrête, je me sens trop bête.

-     C’est normal : tu es bête.

-     Merci de me réconforter.

-     T’inquiète, je suis là pour ça… Ecoute… Cédric me manque énormément et je ne pourrai pas l’oublier. C’est un fait. J’ai vécu trop de choses importantes avec lui. Nous étions tout le temps ensemble. Seulement, même si j’ai du mal à l’admettre, je finirai progressivement par ne plus conserver qu’un vague souvenir de lui, que je chérirai pour toujours. Toi, tu es bien plus qu’un souvenir. Comme ta mère, tu as su être là, à un moment très difficile pour moi. C’est moi et moi seul qui ai tout déclenché. J’ai été rapatrié ici parce que j’ai vu le visage du Chasseur, pas parce que tu m’as enlevé. C’est moi qui suis responsable de la mort de Cédric.

-     N’importe quoi !

-     Je n’ai pas dit coupable mais responsable. C’est différent et c’est la vérité, ajoute sombrement Sevan. Il est bien vrai que notre histoire n’est pas très classique, pour autant, les histoires classiques ne sont pas toutes exemplaires.

-     C’est comme ça que tu vois les choses, toi ? S’étonne Eden.

-     Affirmatif ! Je vais te dire ce que je vois : un gamin tellement rempli d’amour pour les autres qu’il n’en a plus pour lui-même, analyse gravement Sevan. Et cet amour, crois-bien que je le garde dans mon cœur. Je t’aime, Eden. Sincèrement.

Eden ne trouve pas ses mots. Il fixe Sevan longtemps dans ses yeux, peut-être pour y lire quelque chose dans ses yeux qui l’aiderait à y voir plus clair dans son cœur, cet amour qu’il est incapable de garder pour lui-même. Il enfonce sa tête dans l’estomac de son amant et Sevan l’enlace tendrement.

Il ne se rappelle pas avoir connu de tels questionnements à ses débuts avec Cédric. Cédric… Son absence est si douloureuse à supporter que si Eden n’était pas là, il n’aurait pas pu continuer. C’est ce qu’il ne veut pas comprendre. Ils se sont rencontrés dans une période difficile et c’est ce qui donne à leur relation ce parfum d’authenticité et de tendresse dans cette barbarie. Si leur couple est capable de se former ainsi alors il sera capable de résister à tout.

En même temps, il ne peut pas demander à Eden d’assurer dans leur relation quand lui-même faisait le deuil de son ancien partenaire. Chacun doit apprendre à composer avec sa nouvelle personnalité et grandir ensemble. Confortablement installé, Sevan renforce sa prise sur le corps fragile de son cadet qui le lui rend bien. Il attire ses lèvres contre les sienne en lui soulevant le menton et ils partagent un long baiser.

Eden s’agite sur le corps vulnérable que lui offre Sevan. Ce dernier se contorsionne pour éviter ses mains agiles mais ça se termine en véritable bataille d’oreillers.

-     Je vous avais bien dit qu’il ne s’en sortirait pas indemne, réplique Gaël.

Les quatre Bale ont légèrement ouvert la porte pour suivre la conversation.

-     Mon fils, s’exclame Jill qui fait mine de courir sur Eden.

-     Non, chérie, tu dois accepter son sacrifice, lance Jack, résigné.

-     Misère… Les voilà repartis…

Lorsque Sevan se mit à chevaucher Eden, les Bale jugent plus prudent de ne pas assister à ce spectacle traumatisant. Tous sauf une… Eve est littéralement en train de baver.

-     Viens là, toi ! Espèce de malade mentale.

-     Mais attends ! Je peux pas rater ça ! Proteste Eve en chuchotant.

 

Les deux garçons ont fait l’amour, épousant leur corps et leurs sentiments dans une union sensuelle. Sevan s’est approprié le corps de son amant en le caressant longuement, passant ses mains sur ses grandes surfaces encore sauvages où le moindre frôlement le faisait languir. Ce n’était pas désagréable de découvrir un corps jeune et nouveau qu’il pouvait manipuler à loisir. Il affiche un sourire carnassier qui fait peur à Eden. L’aîné appose des baisers tout le long de son corps en mordillant la peau afin de la déguster. Il reste longtemps sur les tétons où Eden pousse carrément des gémissements de plaisir en lui passant la main dans les cheveux. Il glisse lourdement jusqu’au sexe de son compagnon qu’il excite avec ses dents à travers le tissu du caleçon. L’objet en question grandit instantanément. Sevan alterne entre le fait de le mordre et de poser ses lèvres. Ce choc électrice Eden qui presse son bassin contre ses lèvres. Le caleçon devient rapidement humide et Eden le laisse tomber par terre et Sevan le prend immédiatement en bouche.

Eden lâche un soupir d’aise et enfonce son sexe dans la gorge de Sevan en appuyant de ses deux mains sur son crâne avant de se retirer pour le laisser respirer. Sevan lèche les parois avec délectation puis replonge et l’aspire en l’englobant totalement jusqu’à l’éjaculation de son compagnon. Il prend un mouchoir pour s’essuyer et retrouver ses lèvres jumelles qu’il embrasse avec ardeur pendant que sa main remplace leur précédent emplacement. Il augmente la cadence en caressant directement le gland et en le pressant à l’extrême. Eden se laisse transporter une nouvelle fois. Le temps n’a plus d’emprise, les doutes sont oubliés, Eden se perd sous l’efficacité redoutable de son aîné. Sevan prend le temps des préliminaires car il sait qu’Eden va souffrir un petit moment avec les choses sérieuses.

Il le prépare ensuite longuement. Il le travaille avec un doigt puis deux une fois qu’Eden s’est habitué à l’intrusion. Il passe la langue dans la cavité et caresse les fesses d’Eden avec son sexe avant de le pénétrer lentement. Une fois à l’intérieur, il ne bouge plus. Eden respire par saccade et son cœur s’affole. Ce n’est pas la première fois mais ça fait toujours aussi mal au début. Sevan se retire et Eden respire un peu mieux avant qu’il le presse de recommencer. Sevan s’exécute et commence les poussées puisqu’il est à l’intérieur. Il se laisse porter par un rythme de croisière en ayant de plus en plus de mal à lutter contre le besoin primaire de se libérer.

Il accélère la cadence et Eden aussi. Le plaisir s’installe en lui. Les coups de reins sont de plus en plus violents, le bassin empli d’excitation et de désir. La sueur des deux corps se mélange, ils ne font plus qu’un. Plongés les yeux dans les yeux, Eden s’agrippe fermement aux omoplates de son compagnon, tous deux submergés de plaisir. L’éjaculation qui vient ne sera que la première d’une longue série. Sevan a pénétré Eden encore et encore, parfois de son propre chef parfois plus soumis que dominant. La nuit a été courte.

 

En se réveillant, Eden s’aperçoit que Sevan l’observe.

-     Tu me regardes depuis quand ? S’enquit-il le sourire aux lèvres.

-     Un bon moment. C’est apaisant de voir les gens dormir.

-     Quand on n’y arrive pas soi-même ?

-     Mmmh, c’est un peu ça. Ça va mieux ?

-     A propos de quoi ?

-     Là-dedans, répond Sevan en pointant son cœur.

-     La nuit où tu ne feras plus de cauchemars, tu me reposeras la question, réplique Eden, vainqueur.

-     Y en a pas un pour rattraper l’autre, conclut Sevan.

-     Je te le dis, on est des bras cassés.

 

La matinée s’écoule paresseusement, les deux garçons ne sont même pas sortis du lit, tout juste si Eden est allé chercher le petit-déjeuner dans la cuisine pour le déguster au lit, sous la dernière recommandation de Sevan comme quoi il n’avait pas intérêt à s’enfuir. Eden sortit sa console tandis que Sevan allume la télévision, histoire d’avoir une berceuse pour se rendormir.

Les yeux à moitié fermés, Sevan ne réalise pas tout de suite ce qui se passe aux informations. Il monte le son, ce qui sort Eden de sa léthargie. Ce dernier n’en croit pas ses yeux. Sevan saute du lit, complètement réveillé. Il retrouve Jack, tranquillement attablé à la cuisine.

-     C’est quoi, ce bordel ! Hurle-t-il, en écrasant ses mains sur la table.

-     Quoi ?

Sevan menace d’exploser mais Eden accourt en allumant la télévision. Sur l’écran, un homme est menotté, la silhouette est protégée mais l’identité de la personne est carrément dévoilée. 

-     Olivier Milak, c’est… ton père ? Risque Eden.

Le fait que ça soit prononcé par Eden semble encore plus affecter Sevan, qui s’effondre sur la chaise, la tête entre les mains.

-     Bordel… J’en peux plus…

-     Nous t’avions dit qu’il était très fort et qu’il ne reculerait devant rien, déclare Jack tristement qui s’éclipse pour prendre les choses en main.

-     Vous étiez censés nous protéger… D’abord Cédric, maintenant qui ? Mon père ?

Eden monte le son pour écouter le reportage et en apprendre plus. C’en est trop pour Sevan qui préfère s’éloigner. Eden le retrouve allongé sur le lit, serrant un oreiller dans ses bras, luttant pour conserver son calme.

-     Tu savais que ton père a fait de la prison ?

-     Bien sûr… J’avais dix ans quand il est parti. Ça ne s’oublie pas, ces choses-là. Mais ça ne veut rien dire. C’est du passé tout ça.

-     Tu crois ? Demande doucement Eden pour ne pas le brusquer.

-     Il est médecin, tout ce qu’il y a de plus réglo maintenant. Crois-moi, faire de la prison, ça te change un homme, surtout quand tu ne peux pas voir ta famille.

-     Il avait fait un trafic d’organes, c’est ça ?

-     C’est ce dont il était accusé… Il en a eu pour dix ans de prison au lieu de vingt pour bonne conduite. Il a aussi proposé ses services à l’armée en tant que médecin. Il était sous liberté provisoire mais jusque-là, tout allait bien. Je ne peux pas croire que ce n’est pas une coïncidence.

-     Le Chasseur y est surement pour quelque chose. Tu ne m’as pas dit que tu avais déjà assisté à un meurtre quand tu étais petit ?

-     Un suicide, pas un meurtre.

-     D’accord. Mais si c’était un meurtre tout de même. Personne ne l’a vu se jeter du toit de l’immeuble, tu as juste été témoin de la chute.

-     T’es en train de me dire que mon père a tué cette nana ?

-     Non, non, non ! Mais… Ensuite, tu vois un deuxième cadavre, celui de la femme de Delaine. Ça fait beaucoup, non ? Surtout qu’après, on s’est retrouvés pris dans la neige, et le type qui nous a agressés n’a pas survécu à la chute. Ensuite, Cédric. A chaque fois, Sevan, tu es confronté à un meurtre.

-     Oui, le Chasseur est à l’origine de la plupart d’entre eux, sauf le tout premier.

-     D’accord, mais là non plus, je ne crois pas que ce soit une coïncidence si tu en es le principal témoin à chaque fois. Rares sont les personnes qui font face à un seul cadavre et toi, tu en as vu pas moins de quatre. Or, tu ne fais ni partie de l’armée ni de la police ou quoi que ce soit de ce style-là. Je crois que toute cette histoire est intimement liée à toi, pas uniquement du fait que tu aies vu le visage du Chasseur. D’ailleurs, aujourd’hui, tu n’es plus le seul même si, aujourd’hui, tu restes le plus vulnérable face à la pression.

-     Tu dis ça parce que tu as vu mon père se faire embarquer. Tu fais partie de tous ces gens qui se laissent monter la tête par les médias.

-     Je ne dis pas que ton père est coupable, je pense au contraire que c’est une victime de plus.

-     Quoi ? Mais quel est le rapport avec le Chasseur ?

-     Je ne sais pas. Peut-être qu’ils sont liés d’une manière ou d’une autre. Peut-être que le Chasseur est un complice lorsqu’il était trafiquant d’organes ou fait partie des gens qui lui en veulent… On sait trop peu de choses pour conjecturer.

-     Toi peut-être mais Jack ne nous a pas tout dit. On me demande d’être au taquet et de tout leur déballer mais  eux gardent bien tous leurs petits secrets pour eux. Tout le monde meurt autour de moi, des gens qu’ils sont censés protéger ! Ils sont vachement efficaces ! Par contre, pour arrêter un petit trafiquant de merde, ça, ils en ont à revendre !   

 

 


 

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