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Le Chasseur {Chapitre 20}

Publié le par danouch

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            La voiture s’arrête enfin, il fait encore nuit. Eden choisit à contre cœur de réveiller Sevan qui s’est assoupi durant le trajet qui a semblé duré une éternité pour chacun d’eux. Les évènements ont forcé la famille à fuir Grenoble, Jack est sous tension incapable de desserrer les dents. Jill est plus silencieuse que jamais, portant sur son visage une angoisse tue. Gaël semble aussi épuisé qu’Eden, ruminant des questions sans réponses, des reproches insensés. Eve semble être la plus détendue, elle porte Milli en sortant de sa voiture en lui souriant. Aucun d’eux ne parle.

            Sevan est soutenu par Eden, si ce n’est pas quasiment porté. Ils franchissent ensemble la porte du grand chalet, les meubles sont encore drapés. Les escaliers en bois sont imposants, Sevan arrive à les monter seul, suivi de près par Eden quand même vigilant. Sevan s’arrête. En haut, des marches un couloir lui fait face, des portes sur chaque côté. Eden le devance et ouvre la porte de ce qui semble être une chambre. Un lit deux places occupe tout l’espace. Une immense armoire sur le flanc droit est incrustée dans la mur, une télé dans le coin de la pièce couverte aussi par un drap. Eden s’assoit lourdement sur le bord du lit et se laisse tomber en arrière sur un soupir de fatigue.

            Sevan regarde autour de lui, ça sent la poussière et le sapin. Il est frigorifié, Jack a allumé la chaufferie mais il va encore falloir attendre quelques minutes pour que la pièce se réchauffe. Il se contente de s’allonger à côté d’Eden, quémandant ses bras et sa chaleur corporelle. Eden l’étreint sans qu’aucun mot ne soit dit entre eux, il frotte son dos pour le réchauffer mais Sevan tremble encore.

 

-     Des draps pour vous. Les oreillers sont dans l’armoire ainsi que les couvertures, leur dit Jill. Essayez de dormir un peu, on discutera demain.

 

            Eden réquisitionne les draps et se hâte à faire le lit avec l’aide de Sevan. Ils sortent au moins trois couvertures pour être sûrs de ne pas avoir froid. Ils se déshabillent et se faufilent sous les couvertures le plus vite possible pressés de pouvoir s‘endormir. Les tremblements de Sevan ne s’arrêtent décidemment pas. Eden se rapproche et l’invite à venir se serrer contre lui. Enlacés, ils tentent de trouver le sommeil taisant leurs peurs, leurs questions à chacun. Cette fois-ci, il n’est plus question de sentiment, il n’est plus question de savoir si oui ou non ils peuvent rester ami. Sevan est terrorisé et Eden ne peut pas le laisser comme ça.

            L’ignorance est terrible lorsque l’on souhaite de tout son cœur réconforter celui que l’on aime et qu’on ne trouve pas un seul mot capable de soulager cette peine.

            C’est confortablement serré dans ses bras que Sevan cesse de trembler. La chaleur vient peu à peu à lui et ses membres se détendent les uns après les autres. Il se laisse aller à la fatigue, ses paupières se ferment lentement faisant abstraction de tout.

 

            Gaël observe longuement la Lune ce soir sur le rebord de la fenêtre. La chambre n’a pas la moindre vie, il ne s’y sent pas plus en sécurité qu’au milieu de la rue. Il entoure son corps de ses bras, la tête ailleurs, les réflexions se pressent jusqu’à l’empêcher de dormir. La mort est passée à côté d’eux ce soir, rien n’est éternel, pas même la famille Bale. Gaël en prend difficilement conscience comme un enfant à qui on vient de révéler que le père noël n’existait pas.

 

            C’est la froideur du lit qui finit par réveiller Sevan. Il tâte les draps à l’aveuglette mais ne sent rien. Eden n’est pas là. Peut-être que toute cette histoire était un mauvais rêve, qui sait ? Sevan se retourne sur lui-même tentant de retrouver une position confortable pour se rendormir quand la porte s’ouvre dans un bruit grinçant. Il ouvre les yeux.

 

-     Il est midi passé, tu devrais descendre manger un bout, lui dit Eden.

 

            Il se tient débout, la main toujours sur la porte en bois. La pièce est assurément plus petite que la chambre qu’il avait dans la villa des Bale, Sevan se rend compte que finalement ce n’était pas un cauchemar. Il se cache sous la masse de couvertures refusant de quitter la chaleur du lit et ferme les yeux pour dormir jusqu’à ce que tout soit fini.

            Eden soupire, il se doutait bien d’une telle réaction mais même sous ses draps Sevan ne sera pas plus en sécurité. La tête posée sur la porte en bois, il le regarde silencieusement attendant qu’il craque, qu’il finisse par sortir.

 

-     Mon père doit te parler en plus. Il faut que tu sortes du lit.

Sa voix était douce.

 

            C’est à contre cœur que Sevan se sort du lit où il fait si froid. Il baille fortement avant de s’habiller d’un simple pyjama et passe devant Eden le dos courbé comme s’il portait un poids trop lourd pour ses épaules. Il tente de se repérer dans cette nouvelle maison, bien plus petite que l’ancienne. Il se dirige vers le large escalier qui descend directement dans la pièce principale. À la gauche de l’escalier, c’est un petit salon avec une cheminée et à droite la salle à manger. Jack est assis en bout de table, pianotant sur un ordinateur portable. Hier soir, Sevan n’a pu se rendre compte de rien puisque tous les meubles étaient drapés mais l’endroit est propre et scintillant.

            Sur la table Jill a disposé le petit déjeuner, du chocolat chaud, du café et bien d’autres choses : le même petit déjeuner qu’il avait l’habitude de prendre dans la villa. Il s’assoit à table à côté de Jack, Eden se dirige lui vers les cuisines. Il ressort avec du lait chaud et des céréales, le sourire aux lèvres en discutant avec Jill qui apporte les viennoiseries.

            Jack referme brusquement son ordinateur portable et sourit tendrement à sa femme avant de prendre un croissant du panier.

 

-     Voici notre chalet. Je te dirai pas où on est pour mieux te protéger mais je peux te dire qu’on est à plus de cinq heures de Grenoble. Ca fait des années qu’on n’est pas venus, commence Jack. Maintenant tu es arrivé tu dois me dire ce qui s’est passé hier, en étant précis.

Sevan déglutit, aussitôt les yeux verts du chasseur le poignardent.

-     Depuis qu’Eden t’a déposé. Précise Jack.

-     Je suis descendu de la voiture et j’ai ouvert la porte. J’ai pas allumé la lumière tout de suite parce que je connaissais le chemin, j’ai marché jusqu’au salon puis j’ai entendu une détonation. D’instinct, je me suis couché par terre derrière le gros fauteuil et le coup de feu est parti. Tétanisé je suis resté par terre mais après une minute à me sermonner, je me suis levé et j’ai couru à l’étage. Il m’a suivi, j’ai couru aussi vite que je pouvais mais il m’a rattrapé. Au moment d’ouvrir la porte de la chambre, c’est une nouvelle détonation, je me suis jeté à l’intérieur. La lumière s’est brusquement allumée et j’ai regardé dans le couloir. Il se tenait là, débout tout proche de la porte. Eden s’est jeté sur lui et il a fui après l’avoir frappé au visage. 

-     Comment il était ? Tu as pu le voir très clairement non ?

-     Grand. Très grand. Fin. Le visage creusé et la peau sombre. Plutôt bronzé que noir, un métisse je pense, des yeux verts. Un vert émeraude déstabilisant. Les cheveux courts, presque rasé. Il devait avoir dans les quarante ans ou tout proche de la quarantaine.

 

            Les Bale restent silencieux. Eden boit une gorgée de son café en voyant la détresse évidente de Sevan qui souffre de se souvenir de ce visage. Avant, il pouvait nier ne pas l’avoir vu clairement, aujourd’hui ce n’est plus le cas. Eden ne peut rien faire pour lui et c’est spectateur qu’il se force à regarder la peur dans les yeux de Sevan. Jack est inquiet, il fronce les sourcils et déglutit durement. Il réfléchit, il ne dit rien. Personne ne dit rien.

            Jack relève alors son regard sur Jill, cette dernière est inquiète aussi, presque au bord des larmes. Il tend la main pour prendre la sienne et partager un instant de complicité, ils sont les seuls à comprendre ce qui se passe.

 

-     Je vais partir, annonce soudainement Jack.

Les deux garçons le regardent surpris, presque paniqués.

-     Je vais partir rejoindre la cellule d’enquête pour retrouver cet enfoiré. Il a mis en danger toute ma famille, je ne peux pas rester là sans rien faire maintenant.

-     Et Sevan ? S’exclame Eden.

-     J’ai déjà mis Eve au courant. Vous resterez tous ici, interdiction de communiquer avec l’extérieur, que ça soit par téléphone ou autre. Vous devez rester ici. A la limite vous pourrez aller jusqu’au petit village mais nulle part ailleurs. Ne dites à personne votre nom. Vous vous chargerez de la protection de Sevan ainsi que de la vôtre. La mission n’est plus une simple protection de témoin : il s’agit maintenant d’une protection de niveau 3. Vigilant, pas de faux pas, pas de dispute. Le plus important est de rester unis. Eden, tu seras chargé de sa protection rapprochée avec Gaël, je vous interdis de vous éloigner de lui ! Quitte à le suivre au chiottes,  c’est clair ? Je ne serais plus là mais on pourra communiquer ensemble par le biais de lettres. S’il y a un problème majeur, vous pourrez m’appeler, mais uniquement en cas d’urgence. Pour le reste, vous savez ce qu’il faut faire, pas d’entorse à la règle. Je vous promets d’en finir le plus vite possible.

 

            La dernière phrase était lourde dans la bouche de Jack. Eden sait que son père est fou de rage et capable de retourner le pays tout entier pour retrouver l’assassin. Sevan n’en est pas aussi rassuré, le seul militaire d’expérience de la maison part. Il ne pouvait douter d’Eden, qui jusqu’à aujourd’hui a toujours été là pour le tirer d’affaire, néanmoins la présence de Jack l’a toujours rassuré. Son départ signifie que le temps des rires et de l’insouciance est terminé. D’un autre côté, peut être que cela amorce aussi la chute du chasseur.

            Il se souvient alors que le colonel Delaine a disparu, Jack va lui aussi disparaître ? C’est le chaos dans son esprit.

            Pour la première fois, Jill l’enlace par les épaules. Elle pose son visage sur le coin de sa joue et lui insuffle tout l’amour maternel qu’elle garde pour ses enfants. Sevan se détend, imaginant les bras de sa propre mère qui le couvent amoureusement. Jill ne s’autorisait jamais l’expression de cette affection envers Sevan pour ne pas le blesser, elle l’observait toujours avec tendresse sans jamais trop s’en approcher. Seulement, cette fois, la peur est trop grande, même pour elle. Elle a besoin de sentir qu’ils ont confiance en son mari, elle a besoin de sentir que tout allait bien se passer car sinon, son joli sourire, volerait en éclat.

            Jill s’écarte de Sevan et lui dépose un baiser sur la joue. Jack se lève à son tour, le sac est déjà ses pieds et personne ne l’a réellement remarqué. Il prend la main de sa femme et se dirige vers la sortie. Aussitôt Eden se lève, suivi de près par Sevan.

            Lorsqu’il ouvre sa porte, Milli lui saute presque dessus plus heureuse que jamais. Dans sa combinaison, elle ne ressent pas le froid de la neige qui est tombé toute la nuit et elle adore se rouler dedans. Eve rejoint sa fille, le visage ravagé par la fatigue. Elle a peu dormi.

            Sevan se retourne lorsqu’il entend les pas de Gaël dans les escaliers, celui-ci n’affiche aucun sourire, il ne regarde que ses pieds. La colère mélangée à la tristesse, le départ du père Bale est ressenti par tous comme un retour en arrière.

            Jack serre la petite Milli dans ses bras, puis sa fille qui ravale ses larmes. Sevan lui tend une main virile, Jack en rit avant de le serrer contre lui. L’étreinte est un coup de poings en plein estomac pour Sevan, il se sent tout à la fois coupable et reconnaissant de le forcer à quitter sa famille. Gaël serre également son père, même s’il contient sa colère, il est encore jeune pour comprendre sa décision, trop jeune pour l’accepter. Eden se croyait plus mature à ce niveau là mais il a l’impression d’être un nouveau un gamin, de dire au revoir à son père militaire qui repart au combat.

 

-     Prends soin de ta mère. Elle va en avoir besoin, lui murmure Jack dans l’oreille.

 

            Eden soupire. Jack lui ébouriffe les cheveux avant de s’approcher de son épouse. Jill ne pensait plus revivre cet enfer mais c’est nécessaire. Elle doit l’accepter. Bien évidemment, elle n’estime pas que Sevan soit coupable, au contraire, ce n’est qu’une victime comme eux et ils devront tous être forts et solidaires ; seulement, son mari s’en va, son pilier, son repère, l’amour de sa vie s’en va pour affronter son dernier combat. Le plus dangereux qu’il ait eu à mener. Delaine a déjà disparu, que va-t-il lui arriver, à lui ?

            Jack dépose un baiser chaste sur les lèvres de Jill, une larme salée vient se mêler à leurs lèvres. Décidemment, il ne la mérite vraiment pas, il l’a fait encore pleurer. Jill efface la larme d’un revers de main et affiche un grand sourire.

-     Reviens-nous vite.

-     Promis.

 

            Le père Bale monte dans le gros 4x4 et démarre rapidement sous le regard peiné de sa famille. Gaël remonte les escaliers à une vitesse folle, Sevan l’observe douloureusement. Il a besoin d’être seul pour déverser sa haine et sa colère. Jill rentre la première et demande à sa fille de l’aider pour nettoyer l’étage encore plein de poussière. Sevan reste avec Eden qui observe les traces de roues de la voiture de son père : il a autant de mal que Gaël à l’accepter mais il n’a plus envie de déverser sa colère. Milli vient le réveiller en se jetant sur ses pieds, son sourire est une réelle caresse.

 

-     On va jouer dans la neige ?

Eden lui sourit et la porte.

-     D’accord mais j’ai pas fini mon petit déjeuner. Après, on ira jouer avec oncle Sevan.

-     C’est vrai ? Oncle Sevan, tu vas venir jouer avec nous ? Lui sourit Milli.

-     Bien sûr. On va faire un bonhomme de neige !

-     OUAIS !

 

            Le chalet redevient bruyant, Eden laisse la petite gambader dans la maison. Il attrape la main de Sevan qui ressent à se simple contact un vrai choc électrique lui remontant le long du bras, pour venir frapper pile en son cœur. Il est trainé jusqu’à la table.

 

-     On doit reprendre des forces avant de s’occuper de Milli sinon elle va t’épuiser, lui dit Eden en souriant.

 

            Sevan peut-il en conclure que Eden a changé d’avis ? Il se comporte avec lui comme un ami (peut être plus), il est d’une infinie délicatesse protectrice. Leur problème a malheureusement été mis en suspend avec ce qui s’est passé et Sevan vient à peine de se rendre compte qu’il ne pourra plus avoir de contact avec Cédric. Aussitôt la déprime le gagne.

 

-     Arrête ça, le sermonne Eden. Si tu tombes dans la dépression maintenant, on est foutus, c’est clair ? Si mon père a décidé de partir, c’est que les choses ont bougé, toute cette histoire sera bientôt terminée.

-     T’as l’air si sûr de toi. Je ne sais même pas si Cédric est en sécurité, peut-être qu’il sait aussi où il se trouve. Et si…

-     Mon père a envoyé ce matin le rapport à la cellule. A mon avis, ton Cédric a aussi été transféré. Il est hors de danger alors ça suffit. Je t’interdis de faire la gueule, d’aller te cacher dans la chambre. Ma famille est au bord du gouffre, j’ai besoin que tu sois avec moi…

 

            Eden perd toute son assurance, la tristesse le couvre à nouveau. Sevan peut la sentir, comme un millier d’aiguilles qui plantent son épiderme. Dans un élan de compassion, Sevan serre sa main inerte dans la sienne. Le contact ne sort pas Eden de son désespoir mais il serre cette main fortement, comme si elle pouvait l’empêcher de sombrer lui aussi ; paradoxalement,  c’est aussi celle qui le coule car Eden n’a pas oublié ses propre sentiments et il a bien peur que tout ça ne refasse surface à un moment où à un autre. Il a bien compris qu’il n’était qu’un minable remplaçant mais comme l’a dit Gaël, il doit se battre. En est-il capable maintenant que sa famille se brise ? Plus que jamais, il a besoin d’une présence à ses côtés, d’un appui sur qui se reposer. Sevan le lui donnera mais pas comme il le souhaite.

            Les deux garçons finissent de se restaurer de viennoiseries puis ils montent ensemble à l’étage pour se laver. Il n’y a plus que deux salles de bain, une avec une baignoire et l’autre avec une douche ; Sevan s’accapare immédiatement la première. Il prend son temps pour se faire couler un bain et ainsi oublier sa situation, la vue de la neige par la fenêtre ne fait que le détendre un peu plus. Il n’y a rien de meilleur que prendre un bain alors qu’il fait froid dehors.

            Lorsqu’il est prêt, Eden est déjà en bas et s’amuse avec la petite Milli devant la cheminée. La petite rit aux éclats et court jusqu’à la porte. Sur la pointe des pieds, elle arrive à l’ouvrir pour se jeter dans un tas de neige en face. Ils passent ainsi toute l’après-midi dehors.

            Les batailles de boules de neige, les cache-cache autour du chalet entouré de grands sapins et même la construction du bonhomme de neige annihilent tous leurs malheurs. Ils s’amusent et il n’y a pas que les rires de Milli qui résonnent dans la forêt. Tandis que Milli fait un mini bonhomme de neige, les deux garçons boivent un chocolat chaud, épuisé par l’enfant, sur les marches du chalet.

 

-     Ca fait du bien de s’amuser comme ça, dit Eden en regardant la petite.

-     C’est vrai. On en oublie le reste, répond Sevan plus mélancolique. Merci Eden.

-     De quoi ?

-     De ne pas m’ignorer à cause de…tu sais.

-     Tu te trompes. Je n’ai pas changé d’avis à ce propos, il n’y a rien d’amical dans mes gestes. C’est de l’amour.

 

            Sevan rougit. Cédric lui revient à l’esprit. Eden s’approche de telle sorte que leur visage n’est plus qu’à quelques centimètres. Il garde le sourire tout en plantant ses yeux améthyste dans les siens.

- Quand on aime, on ne peut pas être amis. Ce sont des gestes tendres et protecteurs mais c’est juste parce que je t’aime. 

-     Arrête Eden, lui dit du bout des lèvres Sevan. Je ne peux pas et tu le sais.

-     C’est pas convaincant, lui dit sournoisement Eden. Néanmoins, je ne te forcerai pas. J’attendrais.

-     Ça ne sert à rien…

-     J’attendrais, insiste Eden. Tu verras que je suis bien mieux que Cédric.

Confiant, Eden se relève et s’en va jouer avec Milli. 

 

 

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