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La dernière fois avant la prochaine {Chapitre 28}

Publié le par danouch

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                Eileen c’est plusieurs fois demander ce qui avait le plus choqué Kendrian dans cette histoire. Le fait que Stan soit parti sans jamais l’avoir contacté ? Ou bien le fait qu’il soit tombé amoureux de lui ? Peut-être les deux. Kendrian n’en parle pas, en fait il y a comme un désir profond d’oublier jusqu’à l’existence même de cet ami qui l’a, en quelque sorte, trahi.

                Comme lui a expliqué Milan, Kendrian a été très touché par cette histoire à tel point que sa relation avec lui a bien failli mal finir. Elle ne sait pas vraiment dans quelles circonstances mais ça n’a pas été le cas. Kendrian s’est même d’avantage approché de son amant, s’est un peu plus laisser aller. Au détriment de toute autre relation avec quiconque.

 

- Tu travailles avec Allen ce soir. Je serai seul au bar, Shota va s’occuper exclusivement d’un petit groupe d’entrepreneur venu pour se détendre. Si j’entends un mot plus haut que l’autre, je vous assure que vous allez le regretter, c’est clair ? Je ne vous demande pas d’être les meilleurs amis du monde mais essayer au moins de rester professionnel. Leur dit le patron un peu las à l’idée de voir les deux serveurs coopérer.

 

                Amarante est plutôt pessimiste. Il les connait trop bien pour savoir qu’ils ne vont pas respecter ses demandes. Les deux garçons acceptent silencieusement, surtout Allen qui n’a pas encore fait une remarque provocatrice à l’encontre de sa proie favorite. D’ailleurs s’en est presque étrange, lorsqu’Allen est calme ça ne présage rien de bon. La dernière fois…Non il préfère oublier.

                Amarante tape dans ses mains en balayant ses préoccupations. Shota part le premier pour commencer à préparer la table réservée du groupe alors qu’Allen et Kendrian accueille les premiers clients. Des clientes le cas échéant, une petite bande de copine venue pour s’amuser avant de finir la soirée dans un club pas très éloigné du bar. Lorsqu’Allen s’approche elles lui sourient toute sans exception sans le quitter des yeux mais il leur rend à peine.

                Kendrian prend la commande d’un homme solitaire à une table plus éloigner qui commande un verre de gin d’une petite voix. Tant qu’on lui apporte sa boisson, l’homme dénoue sa cravate et retire ses lunettes de son nez pour prendre une profonde inspiration. Le sanctuaire d’Amarante est un endroit calme où tout le monde peut trouver son compte.

                La soirée démarre tranquillement et alors que le groupe de commerciaux arrive enfin, la salle se rempli peu à peu. Les premiers talents s’aventurent sur la scène, sans timidité. Amarante tape du pieds tout en préparant ses cocktail et découpant ses glaçons dans un immense bloc à l’aide de son pic. Les plateaux défilent, les clients également. Les quelques jeunes filles ne cessent de glousser et de devenir d’avantage entreprenante avec Allen à mesure que les verres passent mais il ne dit rien. Il se contente de rire à quelques plaisanterie, sourire aux compliments sans rien dire. En réalité son regard est attiré par quelqu’un d’autre dans la salle et il n’est pas d’humeur à s’amuser comme il a l’habitude.

                De son côté Kendrian s’attarde parfois à certaines tables. Deux bureaucrates ont commencé à le prendre à partie à propos d’un débat sans intérêt particulier.

 

- Pourquoi je devrais me marier à l’Eglise si je crois pas en Dieu ? Juste parce que ma fiancée veux un mariage comme dans les films ? C’est complètement con ! Comme si de nos jours on avait une marche nuptiale à l’entrée de l’Eglise !

- Mais l’Eglise ça apporte un côté plus solennel au truc, c’est une femme après tout ! Le mariage c’est la raison de son existence, se moque son ami.

- Il m’a déjà tanné avec cette connerie, je pourrai au moins décider moi aussi de l’endroit…

- C’est le moment de la mariée, vous êtes pas d’accord ? Demande l’un des hommes à Kendrian.

- Il faut toujours lui faire plaisir, sinon elle vous le fera payer.

 

                Il lui suffit de connaître Eileen pour savoir que toutes les femmes sont capable du meilleure comme du pire mais il imagine bien qu’un instant aussi important qu’un mariage doit être à l’image qu’elles se font depuis leur plus tendre enfance. Non pas qu’Eileen soit le genre de femme à préparer son mariage depuis ses cinq ans mais c’est un peu…Une sorte de précaution. Il vaut mieux les laisser faire.

 

- Vous feriez quoi à ma place ? Lui demande le futur marié un peu éméché.

- Vous savez, moi je suis gay, alors le mariage…

 

                Les deux hommes écarquillent les yeux, Kendrian leur sourit avant de se diriger vers une autre table. Au moins il a réussi à les faire taire et comme ça il a pu s’éclipser. Il n’est pas de ceux qui ont honte de leur sexualité, il a même du mal à envisager qu’on puisse en avoir honte ou même peur. Son homosexualité s’est révélée à lui comme n’importe quelle sexualité, son copain à la maternelle Timmy préférait Julie, Kendrian préférait Timmy. Aussi simple que ça. Eileen a toujours pensé qu’il est un peu trop simple d’esprit mais en réalité il est tout à fait conscient de ce que ça représente. Il n’est pas aveugle, il sait très bien que tout le monde n’accepte pas cette orientation, il n’empêche qu’elle existe et que pour rien au monde il ne fera semblant. Il n’y a rien de pire à ses yeux que le mensonge.

 

- Deux jet 27 et un mojito. Lance Kendrian à Amarante.

 

                Le patron lui fait un petit signe de la tête pour lui signifier qu’il a bien entendu, en quelques minutes les boissons sont sur son plateau, Kendrian peut repartir et Amarante peut reprendre sa discussion passionnante avec une belle blonde à la forte poitrine.

                Kendrian dépose les deux jet à une table et le mojito à une autre, il évite au passage une jeune fille qui part aux toilettes avant de s’approcher de l’homme seul, son verre vide.

 

- Je vous sers autre chose ? Lui demande Kendrian un petit sourire amical sur les lèvres.

 

                L’homme lève les yeux un instant sur Kendrian, il le fixe avec insistance comme s’il cherchait quelque chose. C’est une réaction plutôt inhabituel de la part d’un homme civilisé, il rare de voir quelqu’un dévisager une autre personne sans même baisser les yeux une seule fois. La peau tirée par la fatigue, l’homme secoue la tête pour se réveiller avant de poser sa main sur ses yeux.

 

- Je suis désolé, j’ai eu une absence. Il lui répond.

- Ce n’est rien.

- Apportez moi un autre Gin s’il vous plaît.

 

                Epuisé. Comme beaucoup d’homme et de femme dans la salon. En dehors de ce bar, ils ont tous une vie, un travail, pour certain une famille. Venir ici est une sorte de pause dans le temps effréné qui les pousse toujours plus loin. Dans l’entre d’Amarante, la vie reste devant la porte d’entrée l’espace d’un verre ou d’une chanson.

                En revenant au bar, Amarante est débordé par les commande, sans hésité Kendrian passe de l’autre côté du bar et prépare ses cocktails. Un petit groupe d’hommes d’une trentaine s’est accaparé Amarante, ils sont plutôt bruyant et même si son patron rit avec eux, tous ses employés savent que c’est un calvaire pour cet homme. Lui qui préfère user de son charme magnétique derrière son comptoir pour attirer à lui une belle femme se voit contraint d’amuser des hommes sous leur aspect le plus primaire qui soit. Ca ferait presque rire Kendrian, il reprend son plateau lorsque la salle applaudit une énième chanteuse.

 

- Merci jeune homme, répond l’homme solitaire en prenant son verre la main tremblante.

 

                Il pose la note et se retire, jetant un dernier regard vers le dos courbé du client. Cette façon de se tenir, cette fatigue intense qui creuse son visage au point de le rendre sombre et mélancolique lui ait familière.

 

- Pousses toi.

 

                Allen lui barre la route et le somme de s’écarter sèchement. La mauvaise humeur n’est décidemment pas passer mais il s’en fiche, Allen est le dernier de ses soucis et il tient à ce que ça reste comme ça.

 

- Putain Amarante ! Je t’ai demandé Whisky il y a une demi-heure !

 

                Kendrian se retourne aussi tôt, le souffle coupé. A-t-il bien entendu ? Allen est tout à fait sérieux et ne semble rien regretter alors que le patron s’est lentement tourné vers lui, les sourcils froncés. Une sorte de silence de mort plane entre eux, uniquement entre eux. Aucun client ne fait attention à cette joute muette. Kendrian est le seul à comprendre que si Allen ne regrette pas encore ces mots, ça ne va pas durer.

                Pourtant Amarante se déplace à très lentement jusqu’à la bouteille de whisky qu’il prend à pleine main, il attrape le verre au-dessus de sa tête et commence à verser le liquide ambré sans quitter des yeux son serveur. Allen ne s’incline pas, c’est à se poser des questions. Il a toujours eu tendance à vouloir contrarié tout le monde et son patron n’échappe pas à la règle mais jamais il n’était allé jusqu’à lui parler aussi durement.

 

- Pas trop tôt. Il rajoute.

 

                Il prend le verre et contourne Kendrian sans un regard vers lui pour l’apporter à une table à l’opposer de la salle, il le sert à demi souriant, tout aussi faux que ceux qu’il affiche depuis le début de la soirée avant de fondre à l’instant même où il quitte le client.

                De son côté, Amarante est retourné s’occuper de ses clients, sans portée aucune trace de mécontentement sur le visage. Quoi qu’il puisse se passer maintenant, il faudra attendre la fin du service pour comprendre ce qu’il se passe. Avec un peu de chance, Kendrian va enfin voir Amarante remettre Allen à sa place. Il ne s’en réjouit pas mais ce n’est pas pour lui déplaire.

 

                Minuit passe et les minutes s’écoulent. Il ne reste plus qu’un couple et le groupe de commerciaux dont se charge Shôta dans la salle. Kendrian a même commencé à nettoyer les tables vides et à remonter les chaises. Le bar s’apprête à fermer le groupe s’en va, pas vraiment ivre, juste assez euphorique pour continuer à sourire et à discuter jusqu’à la porte. Ils saluent tous chaleureusement le maître des lieux qui leur renvoi un signe amical et quelques mots. Le couple discute encore quelques secondes avec ce dernier avant de s’éclipser le sourire aux lèvres. De ce que Kendrian a pu comprendre, il s’agissait d’étrangers tout à fait ravis d’avoir découvert un endroit comme celui-ci.

                Ils passent la porte, Amarante vient fermer le bar. Shôta s’est saisi du balai en sifflotant, Allen est à l’autre bout de la salle et nettoie la scène pendant que Kendrian rempli le seau d’eau derrière le bar. Brusquement il voit une ombre passée furtivement devant ses yeux. D’instinct il relève tête en suivant les pas rapides d’Amarante qui se précipite sur la scène. Le chiffon encore dans les mains il attrape sans attendre le col d’Allen et le plaque contre le mur derrière la scène faisant tomber un des saxophones avec son pied.

                Ni une, ni deux, Shôta a jeté son balai.

 

- Pour qui tu te prends espèce de petit merdeux ? Hein ? Pour qui tu te prends pour me parler comme ça ? Siffle Amarante entre ses dents. Tu crois que tu peux jouer au plus malin avec moi, c’est ça ? Si tu veux je te pète à nouveau la gueule, comme la dernière fois. Qu’est-ce que t’en penses ?

 

                Allen sourit. Un sourire espiègle et moqueur qui fait tressaillir Shôta. Ses dents blanches luisent sous l’éclairage et bientôt sa mâchoire se détache laissant échapper un rire fort et provocateur. Un rire irritable dont il a le secret.

 

- Me frapper ? Tu es sérieux ? Bah vas-y défoules toi. Fais-toi plaisir !

- Amarante ! S’écrie Shôta. Fais pas ça, laisses tombé !

 

                Totalement paniqué, il vient essayer de s’interposer entre les deux mais son faible gabarit face à la carrure musclée d’Amarante ne fait pas le poids. S’interposer est louable mais en l’occurrence inutile. Allen ne perd pas son sourire et son regard sournois, il l’invite à lui démolir le visage en le dénigrant d’avance et même si Amarante a plutôt l’habitude, ce n’est pas quelqu’un de patient de nature, la colère commence à aveugler sa raison.

 

- Bon ça suffit.

 

                Une douche froide s’abat soudainement sur les trois garçons. Les bras encore levés, Kendrian vide la totalité de son seau d’eau sur les têtes échauffés des deux hommes. Shôta est un dommage collatéral. Le souffle coupé et de toute évidence profondément choqué, Allen n’arrive même pas à articuler un mot alors que Amarante remonte ses mains sur son visage lâchant par la même occasion son prisonnier.

                Finalement Eileen avait peut être raison, Kendrian est peut être trop simple d’esprit.

 

- Vous êtes deux abrutis. 

 

                Dieu sait qu’il s’en veut de dire ça alors qu’Allen allait enfin se prendre la droite qu’il mérite.

 

- Je peux savoir de quoi tu te mêles ! S’écrie Allen.

- Toi, tu la fermes. Lui cingle Kendrian sans hausser la voix. Je viens de t’éviter une belle raclée alors tu ferais bien de te faire oublier.

 

                Amarante plaque ses cheveux bruns en arrière et jette un regard dédaigneux à Allen avant de tourner les talons. Il pointe du doigt le sol.

- Tu me nettoies ça. Dit il à l’attention d’Allen.

 

                Il n’attend pas de réponse et se retire à l’étage. Shôta laisse échapper grognement d’agacement alors qu’il tripote ses vêtements trempés. Il relève ses yeux noirs sur ces deux collègues puis suit la route d’Amarante, continuant de ruminer sa colère.

                Alors qu’ils se retrouvent seul, Allen a perdu son ardeur. Il penche la tête vers le sol faisant tomber ses cheveux blonds humide devant ses yeux. Kendrian ne bouge pas et c’est bien ce qui le gêne. Etre jugé de la sorte lui donne encore plus envie de hurler. Il se décider enfin de bouger au bout de quelques minutes, il prend le seau des mains de Kendrian et s’en va le remplir.

 

- Je vais nettoyer la salle, tu peux partir. Lui dit Allen en laissant couler l’eau.

- C’est une façon de te racheter ?

- Pff…Me racheter de quoi ?

- Tu t’entraines ou c’est naturel ?

- Depuis quand ça t’intéresse ? Je croyais que t’en avais rien à foutre de moi, dit il en souriant aussi sournoisement que d’habitude.

- Je me posais simplement la question.

 

                Encore une fois, Kendrian reste impassible. Allen le regarde partir à son tour, vexé de voir qu’il est égal à lui-même, égal à cette image d’homme impénétrable qu’il lui met sous le nez tous les jours. Pourquoi est-ce que ça ne l’atteint pas ? Pourquoi est-ce qu’il ne le regarde pas ? Tout le monde le regarde en temps normal, jamais il ne passe inaperçu. Mais pour cet homme, Allen est invisible. Encore une fois, il est invisible et ça le met hors de lui. C’est la deuxième personne à l’ignorer, la deuxième dans son existence à lui rappeler qu’il n’a aucun intérêt.

 

- Comme si te posais réellement la question ! S’exclame Allen. Te fous pas de ma gueule !

 

                Kendrian s’arrête. Il tourne la tête légèrement, juste assez pour voir sa haine ressurgir.

 

- C‘est de votre faute !

- C’est moi qui te rend con ?

- Vous êtes pareils ! Toujours à me regarder avec ces yeux de glace. Vous êtes des monstres… Il marmonne entre ses dents. Mais je vous plains car en vous refermant comme vous le faites, vous n’avez aucune chance d’être heureux. Vous finirez seul.

- Ah je vois. Pour ne pas être seul, je dois sourire aux autres alors quand j’en ai pas envie, je dois jouer les provocateurs pour me faire remarquer, mentir à tous ceux qui m’entourent parce que j’ai la trouille de choisir la vérité ? Je trouverai le bonheur en bernant le monde ? C’est-ce que tu veux dire ?

 Allen rit doucement avant de prendre la serpillère.

- Parce que toi, tu ne mens pas ?

- Absolument pas.

- Pourtant tu fais semblant que tout va bien alors que ton meilleur ami t’a planté un couteau dans le dos.

 

                Il ne s’attendait pas à ça. Comment l’a-t-il su ? Qui lui en a parlé ?

 

- Il y a deux mois, à l’anniversaire du bar, tu as répondu au téléphone en plein milieu du boulot alors que t’en avais pas le droit. T’es sorti et j’ai pas pu m’empêcher de venir espionner. Vu ta tête, ça devait être important et je me suis dit que je pourrai m’en servir contre toi. J’ai tout entendu. Au début je pensais que tu t’engueulais avec Milan et…

- C’est bon, l’interrompt Kendrian.

 

                Il passe nerveusement la main dans ses cheveux, il reste songeur quelques secondes puis il baisse à nouveau les yeux pour repartir en direction de l’escalier. Sans adresser un mot de plus à Allen.

 

- Tu sais ce qu’il y a de pire qu’un menteur ? Lui demande Allen. Un lâche.

 

                Ca été sans doute le mot de trop, Allen a su avant même d’avoir prononcé cette phrase qu’il ne pouvait pas s’en sortir indemne. Kendrian n’a pourtant pas réagis tout de suite, il a simplement regardé Allen avec un air outré, contenant une rage sans nom qui faisait vibrer ses yeux clairs.

 

- Allen…A force de vouloir à tout prix me faire craquer, tu vas finir par le regretter. Et je ne plaisante pas.

 

                Le blond n’ose plus rien dire même s’il en meurt d’envie. Il n’a jamais vu Kendrian aussi sérieux et surtout aussi furieux. Le sujet est sensible et a assez bien fait son effet mais ça ne lui plait pas autant qu’il l’espérait. Il se sent un peu coupable et ce qui le met le plus en colère. Les pas de Kendrian dans les escaliers raisonnent dans toute la salle, les dents serrés Allen jure intérieurement.

 

- Qu’il aillent se faire foutre !

 

                Dans la salle de repos, Kendrian se change rapidement et attrape vivement son sac sous l’œil curieux de Shôta. Il a finalement réussi à le mettre en colère de toute évidence, il est très curieux de savoir ce qu’il a bien pu lui dire mais n’ose pas demander. Il a bien trop peur de subir son courroux. A le voir aussi brusque, l’asiatique se doute bien qu’il n’est pas à l’abri des balles perdues. Alors il se change aussi, en silence.

 

- Bonne soirée Kendri. Il lui lance timidement en ouvrant la porte.

- A demain.

 

                Glacial. Il s’éclipse sans attendre. Kendrian jette ses affaires au fond de son sac et s’apprête à partir quand Allen revient du rez-de-chaussée, visiblement étonné de le voir encore là. Leurs regards se croisent à peine, Kendrian attend simplement qu’il se pousse pour qu’il parte d’ici. Avant de faire une bêtise.

                Ils se croisent, sans se toucher, Kendrian descend rapidement les escaliers et passe par la porte de derrière pour être sûr de ne pas le rencontrer à nouveau. Il presse le pas dans le froid, les nerfs encore à vif jusqu’à la prochaine station de métro. Plus il s’éloigne, plus la fureur gagne du terrain, plus il s’éloigne plus il a le droit de laisser ses émotions l’envahir et sans qu’il puisse comprendre, ses dents se serrent, ses poings aussi, une boule dans son ventre se forme et le voilà qui retient des larmes de rage.

                Cet imbécile a réussi. Après tous ces mois il a réussi à le mettre hors de lui alors qu’il s’était promis de ne jamais lui faire se plaisir. Il se sent tellement ridicule d’être aussi atteint par ses piques. Mais le traiter de lâche a été la goutte d’eau. C’est pas lui le lâche ! Non, c’est pas lui. Kendrian a fait face, peut être pas depuis toujours mais maintenant il fait face, il apprend et ne recule plus devant la difficulté. Il affronte les problèmes, à sa façon c’est sûr mais il les affronte ! Il n’est pas du genre à s’enfuir quand ca devient compliqué ! Il n’est pas du genre à abandonner tout le monde sans raison ! Sans même s’inquiéter de ce que peuvent ressentir ceux qui comptent ! Il serait incapable de faire ça lui, il serait incapable de partir sans un regard en arrière. Il n’est pas lâche. Pas lui. Il n’est pas comme Stan.

 

                Il n’est pas comme Stan. 

 

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Bien sûr qu'il est pas comme Stan ! Pas vrai ? Enfin... 

Ca fait un petit moment que j'ai pas publié "la dernière...", j'espère que vous avez pas tous abandonnés :D
Bientôt la fin les amis !

 

 

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I
Mon quotidien ces derniers temps se complique, mais c'est avec un immense plaisir que je reviens par ici...! C'est un chapitre très étrange... Il y a de la tension dans chaque ligne... ou alors<br /> c'est parce que c'est moi qui suis tendue?^_^ Non non il y a vraiement une ambiance étrange... Limite opppressante... C'est un point de vue plutôt original de faire apparaître la rupture entre Stan<br /> et Kendrian au regard d'Allen... Bonne idée! Je me réserve le chasseur pour cet été, je vais pouvoir me faire plaisir, j'aurais un peu plus de temps, mes weekends je l'espère seront réservés à mes<br /> loisirs^_^ J'espère que tu gardes le moral, parfois la vie est vache... Merci de continuer à écrire... Bisous!
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D
<br /> <br /> C'est toujours un plaisir pour moi aussi de lire tes commentaire, je suis contente de voir que tu as encore un peu le temps pour venir faire un tour. En effet il y a de la tension, c'est le but<br /> =) Dans ce petit bar, Kendrian et Allen sont comme deux poudrières mais va savoir qui sera l'allumette qui va tout embraser...<br /> <br /> J'aime bien le fait que tu emploie le mot "rupture" pour le relation entre Kendri et Stan, ça montre qu'ils avaient vraiment une relation très particulière qui était presque au délà de l'amitié<br /> =) car mine de rien, on a vraiment l'impression que Kendrian le vit comme une véritable rupture amoureuse :D Même si je te rassure, il n'était pas amoureux de lui.<br /> <br /> Merci encore de venir !<br /> Bisous <br /> <br /> <br /> <br />